Nous vivons dans des pays démocratiques où on peut exprimer librement nos idées. C’est une chance ! La liberté d’expression est essentielle. Il y a eu des époques où on pouvait risquer sa vie à dire ce que l’on pensait et aujourd’hui encore cette liberté n’existe pas dans de nombreux pays.
Les réseaux sociaux en particulier sont de formidables lieux d’échanges d’idées et d’opinions où chacun peut dire ce qu’il pense.
Les réseaux sociaux en particulier sont de formidables lieux d’échanges d’idées et d’opinions où chacun peut dire ce qu’il pense.
Pour autant je suis souvent mal à l’aise de voir par exemple sur Facebook certains déchaînements d’opinions, des prises de positions pour ou contre tel ou tel homme politique ou certains montages vidéo visant à ridiculiser telle ou telle personne. Que faisons-nous de cette liberté d’expression si chèrement acquise par nos ancêtres ?
Personnellement j’ai appris à me méfier de mes opinions. Depuis que je pratique la méditation je vois qu’elles sont un peu comme des vêtements que je porte mais qui ne disent pas forcément la vérité de ce que je suis.
Comme pour les vêtements il y a des opinions de toutes les couleurs. Comme pour les vêtements il y a des opinions à la mode. Que ferions-nous sans elles ? Elles nous rassurent, elles nous donnent un sentiment d’appartenance à tel ou tel groupe. Nous choisissons nos amis en fonction d’elles. Ceux qui pensent comme moi sont mes amis, les autres je m’en fous, voire je les méprise. « J’aime, je n’aime pas, je m’en fous » ; c’est en gros ce qu’on trouve dans nombre de messages postés sur les réseaux sociaux.
Pourrions-nous imaginer mettre nos opinions, nos « j’aime, je n’aime pas » de côté pendant quelques minutes? Serait-ce si terrible à faire? Serions-nous si démunis, si vulnérables sans nos idées?
C’est ce qui se passe lorsqu’on pratique la méditation. On porte attention à notre corps, à notre souffle, on est ouvert à notre environnement, aux couleurs, aux sons. On voit nos pensées pour ce qu’elles sont, des pensées, rien de plus. C’est vrai que c’est déstabilisant et que cela rend vulnérable de ne pas chercher à s’appuyer sur nos opinions comme sur des béquilles. Mais que c’est bon aussi de humer comme un parfum de liberté !
Avec la pratique régulière, certaines opinions auxquelles nous étions si attachés nous apparaissent finalement comme des habits dont au fond nous n’avons pas besoin et qui finissent à la longue par se désagréger. On touche une certaine nudité, une simplicité, une innocence.
Débarrassés de ces vêtements inutiles on peut alors faire l’expérience de la clarté d’esprit. On voit enfin les choses comme elles sont, simplement, dans leur vérité nue, sans en faire tout un foin, sans avoir besoin d’en rajouter.
Parfois il arrive même qu’on touche à la joie indicible d’être.
Xavier Ripoche
Paris
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