Voyez cet enfant assis à sa table d’écolier, enfermé dans une salle de classe. Le professeur parle ; il n’écoute pas. Il regarde par la fenêtre. Il rêve de grands espaces, de chevaux et de liberté.
Voyez ce marin resté au port trop longtemps, la terre ferme lui semble trop stable. L’appel du grand large le prend, il a une envie irrésistible de quitter le foyer trop douillet, de larguer les amarres pour aller voguer sur les océans.
Moi c’est le coussin de méditation qui m’appelle souvent. Parfois il me réveille la nuit. Encore ensommeillé je m’assois, prends la posture, je hisse les voiles et pars à l’aventure. Porté par la terre immense, le grand ciel étoilé au-dessus de ma tête, je hume le vent du large.
Dans la vie de tous les jours souvent je ne tiens pas droit ; je penche, je m’affaisse. Il suffit pour que je vacille d’un état de lassitude, d’un mot de travers, d’une envie de gâteau au chocolat ou d’autres désirs inavouables. Parfois alors, juste la pensée du coussin me vient et me redresse.
D’autres fois, tout comme le marin lance des injures au navire pendant la tempête, il m’arrive de maudire le coussin de méditation lorsqu’il m’apparaît comme un instrument de torture qui exacerbe mes tourments.
Il est le témoin de mes moments de joie comme de détresse. C’est le vaisseau à bord duquel je navigue, qu’il fasse beau comme il fasse triste. Répondre à son appel est ma destinée.
Xavier Ripoche
Paris
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Nous répondons systématiquement à vos commentaires et questions.