En offrir, en recevoir.
Quand j'ai découvert l'École occidentale de méditation, cela m'a beaucoup plu qu'il y ait toujours une rose à côté de l'enseignant.
Un bouquet de roses même lors des soirées portes ouvertes.
Je sentais que c'était bon, juste, symboliquement doux et invitant. La présence des roses comme un rappel à la présence tout court, comme si elles nous signifiaient infatigablement "La vie est belle, regarde !".
Mais le week-end dernier, grâce à ma fille aînée, j'ai découvert avec stupéfaction l'introduction d'un livre déniché dans un vide-grenier : "Les plus belles fleurs de nos jardins".
J'avais acheté ce livre car j'en aimais les illustrations surannées et la mémoire de fleurs passées en désuétude comme l'iris, le lupin ou encore la jonquille, réminiscence d'une enfance rêvée.
Mais je n'avais jamais lu l'introduction !
En voici quelques extraits en partage :
À notre époque de lucre et de matérialisme où les valeurs essentielles sont foulées au pied, où chacun ne pense qu'à soi, où l'intérêt, l'envie, l'appât du gain mènent le monde, il serait à souhaiter que les fleurs vinssent au secours des hommes. Si ces derniers pouvaient s'attarder devant la beauté qui les entoure... Ils ne penseraient peut-être pas autant à se nuire les uns aux autres... Heureux ceux qui savent regarder une fleur ! Les unes ont du charme, les autres de la grandeur, mais toutes sont admirables, de la plus menue, de la plus humble à la plus grande et la plus orgueilleuse. Toutes sont jolies ou belles chacune selon son genre, toutes ont leur beauté propre, toutes apportent de la joie à qui les aime. Il y a les petites, les modestes, les effacées qui osent à peine se montrer, il y a les grandes, les majestueuses, les aristocrates. Il y en a qui sont dotées d'un parfum exquis, d'autres qui n'ont pour elles que la beauté du coloris... Toutes sont là pour nous aider à vivre notre vie agitée, tourmentée, douloureuse, et pour mettre du soleil et de la lumière dans nos cœurs...
Ecrit en 1964 par Eric Bois et Anne-Marie Trechslin, cette introduction me semble d'une actualité percutante : "À notre époque de lucre et de matérialisme où les valeurs essentielles sont foulées au pied.." on croirait lire un maître tibétain ou un oracle de la méditation !
Et puis la description des différentes fleurs n'est-elle pas une vraie leçon de tolérance ? Une invitation à s'assumer, à être soi, comme on est, sans histoire, sans cinéma ? "Il y a les petites, les modestes, les effacées qui osent à peine se
montrer, il y a les grandes, les majestueuses, les aristocrates..." Il y a de la place pour toutes ces variétés, toutes ces nuances.
Alors oui, méditer auprès d'une fleur, d'un bouquet de fleur, d'un champs de fleurs n'est pas juste naïvement romantique... Mais peut-être profondément humain !
Marie-Laurence
Paris
Saisissante introduction en effet... que celui qui a choisi le titre du livre (et sa hiérarchisation implicite) n'a pas dû lire!
RépondreSupprimerOui, si ce n'est que quand on feuillette le livre on découvre que TOUTES les fleurs sont belles ! Ce qui est une bonne nouvelle :). Bonne fin de journée.
SupprimerMerci pour cet enseignement hier, j ai beaucoup apprécié pour ma première venue à l école... , et puis juste pour revenir sur le moment de meditation sur la bienveillance aimante , j ai compris que pour moi le choix des mots peut être important pour réaliser cette pratique... j ai pensé une qualité celle d être aligné dans la vie (pensées/verbes/actes en accord). Mais "être aligné" ne provoquait rien, aucune émotion, c est seulement lorsque j ai pensé au mot "vrai" "je suis quelqu un de vrai", que j ai pu ressentir une certaine reconnaissance et une bienveillance avec moi même. J en conclus que le choix des mots , leur justesse, leur vibration, ce qu ils véhiculent en fonction de mon vécu peut faciliter ma pratique .
RépondreSupprimerGérard
Merci pour ce commentaire et pour votre témoignage. C'est tout à vrai ("vrai" !) il faut trouver pour soi les mots les plus justes dans la pratique, ne pas hésitez à chercher, à en essayer plusieurs. Nous sommes des êtres de langage... bon week-end.
SupprimerCe texte me fait penser à un enseignement de Fabrice qui m'avait été très bénéfique.
RépondreSupprimerIl parlait des fleurs dans un jardin. Chacune avait sa beauté propre et aucune n'était plus jolie ou avait une place plus importante que l'autre. Les fleurs ne se comparaient pas entre elles !...
Chère Marie-Noëlle, te souviens-tu quand Fabrice Midal a donné cet enseignement ? J'aimerais beaucoup retrouver mes notes de l'époque. Il y a aussi un dessin animé qui montre avec humour l'orgueil déplacé de certaines fleurs mais je ne me souviens plus lequel... Merci pour ton commentaire.
SupprimerChère Marie Laurence, il faudrait que je prenne le temps de reprendre mes cahiers divers et variés...;-)
SupprimerIl me semble que c'était au Fort Vauban, donc un été...
Et je ne me souviens pas vraiment du dessin animé. je vais essayer de rechercher cela :-)