Mon rendez-vous a lieu de l'autre côté de Paris. Je m'imagine déjà dans le métro ligne 8, puis changer à République pour pendre la ligne 5. Le changement est long.
Je presse le pas.
Combien seront-ils à la réunion ? Je ne connais pas le nouveau directeur marketing, comment sera-t-il ? Sympathique, ouvert, difficile ? Vais-je savoir trouver les bons arguments, ai-je bien pris le dernier document qu'ils m'ont envoyé ?
Un bruit de frein de vélo, un coup de klaxon, brouhaha ordinaire…
Soudain je m'aperçois que je ne marche pas mais que je "flotte", l'impression que mes pieds ne touchent même pas le sol, que mes épaules sont suspendues comme un cintre !
JE NE SUIS PAS DU TOUT LA !
Je presse le pas.
Combien seront-ils à la réunion ? Je ne connais pas le nouveau directeur marketing, comment sera-t-il ? Sympathique, ouvert, difficile ? Vais-je savoir trouver les bons arguments, ai-je bien pris le dernier document qu'ils m'ont envoyé ?
Un bruit de frein de vélo, un coup de klaxon, brouhaha ordinaire…
Soudain je m'aperçois que je ne marche pas mais que je "flotte", l'impression que mes pieds ne touchent même pas le sol, que mes épaules sont suspendues comme un cintre !
JE NE SUIS PAS DU TOUT LA !
Alors gentiment mais délibérément je mets du poids dans mes jambes, dans mes pieds.
Aussitôt je me sens comme soulagée, je suis là, de nouveau, présente à mon corps, présente au monde.
J'entends le chant du merle (à Paris aussi les oiseaux chantent !), je découvre que le ciel est bleu, que l'air est vif.
Je vois les passants que je croise, je m'arrête devant la ravissante petite boutique d'une créatrice de bijoux japonais…
Je respire, je suis là enfin, je suis là de nouveau, présente à la vie et la vie est toujours d'accord pour m'accueillir telle que je suis, exactement telle quelle.
L'esprit de la méditation – cette manière toute simple de revenir au présent pur et ouvert – souffle en moi.
Mon cœur en serait presque brisé tellement il est bon d'être juste là, juste maintenant.
Les visages m'attendrissent, les couleurs me touchent, les feux tricolores me font des clins d'œil ; j'aime ma ville, j'aime ma vie.
Marie-Laurence Cattoire
Paris