Cette citation m’a rappelé la pratique au détour d’un livre.
S’asseoir sur un coussin de méditation nous fait perdre nos points de repères en mettant un coup d’arrêt à notre mouvement habituel. Silence, immobilité et… mille choses arrivent: pensées, émotions, sensations, un peu comme ces manèges de chevaux de bois qui donnent le tournis à force de les regarder.
Il n’y a rien de prévisible, de réglable, de gérable, c’est cela aussi oser perdre pied: reconnaître avec courage qu’au fond il n’y a rien à contrôler. Il peut y avoir une sensation d’angoisse et de peur qui surgit car contrôler donne l’illusion d’être le maître du monde, de son monde, et cela rassure.
Mais ce n’est qu’une illusion.
Si, en nous posant pour méditer, nous osons traverser cette illusion, nous constatons que le monde ne s’effondre pas pour autant.
Perdre le contrôle, c’est faire de la place pour l’imprévu.
Ainsi, nous faire le cadeau de perdre pied momentanément, c’est laisser le terrain libre pour de nouveaux agencements, de nouveaux possibles. Et c’est aussi découvrir que nous sommes infiniment plus que ce que nous n’osions même le penser.
Marine Manouvrier
Bruxelles
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