En lisant le livre de Fabrice Midal et réfléchissant aux nouveaux exercices qu’il donne, je me suis rendu compte que s’asseoir en silence sans but, sans rien chercher de particulier nous invite à laisser être quelque chose, d’emblée. Mais qu’est-ce que ce quelque chose ? Quel est-il ? On ne sait pas vraiment mais on pourrait le décrire comme le fait d’ouvrir une page blanche, se disposer, être directement dans un certain rapport. C’est un rapport où l’on n’est plus l’acteur principal d’un film autobiographique. Un film où tout prend racine à partir du "moi moi-même et encore moi", mais un rapport d’ouverture, de curiosité, d’écoute et d’attente pour laisser peut-être quelque chose se donner.
On ne sait pas vraiment ce que c’est, et au fond, on n’a pas besoin de savoir pour le faire. En ça, se foutre la paix met en jeu une certaine dimension d’aventure, on part à la découverte de soi, des autres, et du monde. C’est un déplacement du point de vue habituel pour redécouvrir quelque chose qui nous est naturel et que nous avons tendance à perdre, ou nous en éloigner.
Si l’on tente de décrire ce qui se donne lorsqu’on est disposé ainsi : prêt à la rencontre, pour autant qu’on accepte de ne pas savoir d’avance, de ne pas tout contrôler et de ne pas être possesseur de tout ; on pourrait dire tout simplement que c’est la vie qui est en nous et qui coule dans nos mains et notre cœur. C’est l’intelligence et le savoir de l’existence. C’est la santé et la tendre humanité. C’est la dignité et la justesse propre à l’être humain, qui nous habitent par delà les aléas de la vie et les turbulences de notre esprit.
Clément Cornet
Bourg la Reine
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