Quel est le lien entre "Foutez-vous la paix" et la pratique de la méditation ? Quelle est la singularité de se foutre paix ?
Est-ce un préalable ? Un pas en arrière puisque la pratique de la méditation est trop dure ? Abandonne-t-on la technique puisque de toutes les manières nous n’y arrivons pas ? Non. C’est avoir la possibilité de placer les choses plus à l’endroit, pour éclairer ainsi la pratique. C’est plutôt un cadeau, qui nous éclaire en disposant comme il faut, mais aussi un cadeau qui pointe la quintessence de la pratique.
Comment ne rien faire, comment se foutre la paix éclaire et nous aide à appréhender ce dont il est question dans la pratique de la méditation ?
Un axe pour le montrer est de voir qu’à travers ce geste, on court-circuite tout projet. Se foutre la paix, c’est toucher le tout de suite. Le Bonjour du bonjour. Le Maintenant du maintenant. On a rien à faire thématiquement. Ça court-circuite tout projet car il y a toujours le risque d’un « je vais gagner ça » qui persiste (bien caché parfois). C’est céder dès le début, plutôt que grâce à la pratique, en le faisant encore et encore, et par la force des choses quelque chose s’érode et nous fasse céder. Ça nous donne à voir la fraîcheur de l’expérience du présent, la possibilité de commencer à neuf à chaque fois.
Là où l’on pourrait chercher à réussir quelque chose, se foutre la paix nous place d’emblée dans un espace où il est bon de ne rien chercher.
Clément Cornet
Bourg la Reine
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