Nous arrivions de l'est par un jour froid, la rue de Rivoli nous déposa comme par mégarde au seuil de la porte monumentale que nous franchîmes sans y penser. Aussitôt – et comme à chaque fois – nous nous trouvâmes élevés sur le champ à dignité.
Une paix immédiate, une paix définitive nous mit joyeusement à l'abri pour partager avec les rares promeneurs une grandiose intimité.
Alors seulement, levant les yeux, nous sûmes être dans la Cour Carrée ! Noblesse et verticalité – les proportions idéales nous posaient à la façon de la méditation, libres de discours, dans nos êtres rendus à leur simplicité. Nous touchions par la pierre ce que le coussin nous donne à vivre – au milieu de la ville elle-même entourée d'un immense charnier de bitume et bruissant de mille affairements – nous nous tenions l'esprit assis devant les falaises sculptées. Assis et vertical – c'est à dire carré.
Puis nous quittâmes victorieusement ce havre pour nous maintenir en surplomb devant le Louvre. Nos poitrines se soulevaient comme au sortir d'une montagne. Le monde s'offrait à nos regards neufs qui, par-delà le pavé, portaient à travers le défilé du Carrousel vers la vallée poudreuse des Tuileries.
Yves Dallavalle
Chapendu
Magnifique
RépondreSupprimerMerci Nathalie, c'est vrai que ce post est très inspirant. Nous ne verrons plus la Cour du Louvre de la même manière.
SupprimerBonne semaine.
Marie-Laurence