lundi 14 décembre 2015

Retrouver l'enfant en nous

Au début de son ouvrage Ainsi parlait Zarathoustra, Nietzche décrit la fameuse triple métamorphose de l’esprit pour dépasser l’humain et atteindre l’état de « surhumain » .
L’esprit se mue d’abord en chameau, puis du chameau il se transforme en lion et étonnement, la troisième et ultime métamorphose est marquée par le passage à l’état d’enfant.
Le souvenir de cette métaphore nietzschéenne m’est revenu lorsque j’ai écouté l’enseignement du mercredi soir de Fabrice Midal où il nous invite à reprendre contact avec l’enfant qui est en nous par l’intermédiaire de la pratique de la méditation.

Pour illustrer son propos il utilise notamment une extrait de L’élégie inachevée de Rainer Maria Rilke où il dit ceci :

« Qu’il y ait eu une enfance, cette fidélité sans nom
des célestes, cela, ne laisse pas le destin te le révoquer
»

Fabrice Midal poursuit : « lire un poète, c’est comme recevoir un coup de poing dans l’estomac. Les mots de Rilke nous montre que notre responsabilité c’est de ne pas révoquer notre enfance, que nous ne laissions pas notre enfance être révoquée. C’est cela une vie humaine. »

Toucher l’enfant en nous c’est garder vivant cette innocence qui accueille tout ce qui est : à chaque fois comme si c’était la première fois. Dans cet espace ouvert, le monde devient profondément vivant.

Mathieu Brégegère
Paris