lundi 22 février 2016

La révolution comme fidélité à l’origine.

On peut regarder le travail de Trungpa pour transmettre la pratique de la méditation en occident comme révolutionnaire dans le sens où l’entend le philosophe François Fédier dans cette citation.
En effet, Trungpa a libéré de la gangue des habitudes et des usages la parole originelle du chemin bouddhique pour qu’elle soit audible à l’occidental. Dans ce cadre, il devient possible de réinventer les formes du dharma tout en restant fidèle à la source des enseignements. 
Ce paradoxe est possible du fait que la source n’est pas dans la passé mais bien là, maintenant, dans le présent vivant.
Ainsi cette fidélité à la source pour repenser à neuf le maintenant se dégage des deux postures habituelles : celle du conservateur « qui veut garder intact ce qui a été pour le seul fait qu’il ait été, sans égard pour la véritable grandeur » (Fabrice Midal, « Trungpa », p. 96) et celle du révolutionnaire vu comme la figure détruisant entièrement le socle de la tradition.
Le véritable révolutionnaire se situerait alors dans cette posture entre deux qui ne rejette pas le passé mais qui se met à son écoute pour l’accorder à notre temps ; son existence, se dégageant des conventions, sera alors jaillissement de la vérité authentique.

Mathieu Brégegère
Paris