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lundi 26 juin 2017

Dimanche soir

Dimanche soir. Comme tous les dimanche en général je suis dans le train, direction Paris. Ma maison en Ardèche est déjà bien loin. C’est là où je passe mes week-ends, en famille, loin de la vie parisienne.

Comme tous les week-ends, l’un des moments que j’aime c’est la ballade à vélo. Je peux partir sur les chemins avec mon VTT dans la forêt toute proche sans rencontrer âme qui vive.
Cela fait maintenant quatorze ans que j’habite cette maison et que j’ai ce rendez-vous avec la nature que je manque rarement, même au plus fort de l’hiver ou en période de canicule comme aujourd’hui. Ce n’est pourtant pas un moment idyllique ; c’est une région montagneuse et la pente est parfois très raide ; c’est une vraie épreuve sportive, presque un combat par moment. Il y a des passages rocailleux difficiles, des chemins non entretenus avec des herbes hautes, des ronces, des orties. Il m’arrive de faire des chutes. 

Je ne dirais pas non plus que je suis pleinement présent à chaque instant à cette nature qui m’entoure. Par moment j’oublie que je suis sur mon vélo dans la forêt et mes  difficultés du moment ressurgissent. Comme sur le coussin de méditation je peux me retrouver en train de penser au boulot ou à d’autres problèmes. Comme sur le coussin je suis rappelé à la réalité. C’est mon vélo, le chemin ou la forêt qui me disent « Bonjour !» quand je suis ailleurs. 

Il me semble parfois aussi sentir comme tout l’environnement est bienveillant, comme la nature sauvage se rappelle doucement à moi lorsque je suis perdu dans mes pensées, comme la beauté des paysages déteint sur mon esprit.

Au fond la raison pour laquelle je ne manquerais pas ce rendez-vous hebdomadaire est que ce périple à travers les chemins ardéchois me transforme sans que je sache comment. C’est la même impression que me donne la pratique de la méditation ; je m’assois sur le coussin,  quelque chose se transforme, hors de ma volonté, indépendamment de mes efforts.

Le week-end est terminé, au revoir l’Ardèche, bonjour Paris !

Xavier Ripoche
Paris

mardi 5 avril 2016

Le rire du torrent

Il fait un temps de rêve, je suis bien accompagnée et je marche dans un paysage grandiose. Beaucoup de bonnes raisons pour être bien là et apprécier ce beau moment ! 
Mais  des préoccupations obscurcissent mon esprit, et je ne vois rien de ce qui m’entoure. Vainement j’essaie de chasser les préoccupations; elles reviennent, tenaces, et je m’en veux de ne pas réussir à être présente au paysage, à la montagne, aux prés fleuris annonciateurs de printemps. 
Je vois alors la lutte que je mène contre moi-même et la situation absurde dans laquelle je me suis enfermée.  Je ris de moi-même et  ça s’ouvre, je vois les choses comme elles sont : une promenade en montagne agrémentée de préoccupations. 
Tel est mon présent, et il est bien ainsi. 
Je me sens alors en paix, et j’entends le torrent qui dévale la pente dans un grand rire…jusqu’à la prochaine pensée.

Dominique Santhier
Genève

samedi 2 avril 2016

Au cœur des feuilles mortes, la vie

Une ballade en forêt en ce tout jeune printemps.

La nature retient encore son explosion dans le silence de l’attente.

Elle semble figée dans des couleurs délavées, aux bruns passés et aux verts mousseux.

Au détour du sentier, un vert plus vif attire le regard.

Il émerge du sol d’une vingtaine de centimètres, c’est un tout neuf sapin qui s’extrait du tapis de feuilles mortes.

La vie en lui est toute fraîche et il étend ses branches jeunettes sans excuse.

Dans le silence de la pratique, il nous est loisible d’écouter vibrer la vie en nous.

Elle n’a pas toujours le même chant, parfois trainant et lasse, parfois enlevé comme une sonate de Scarlatti.

Pratiquer la méditation, c’est aller à la rencontre de notre chant intérieur.

Il arrive que ce chant soit complètement désaccordé et ne dise plus rien de la situation dans laquelle nous sommes et il arrive qu’il vibre à l’unisson avec le chant du monde.

Dans un cas comme dans l’autre, l’essentiel est d’être présent à l’état de son chant, là tel qu’il est, maintenant.

Marine Manouvrier
Chimay

jeudi 17 mars 2016

Un temps différent

Méditer, c’est découvrir un temps différent  que celui mesuré par les horloges ; méditer, c’est entrer dans un temps où il y a de l’espace pour que toute chose trouve sa place, nos douleurs comme nos joies.  Lors des  séminaires auxquels j’ai participé dans l’Ecole, j’ai remarqué que tout est teinté par ce temps si particulier de la méditation.  Les journées sont bien remplies, avec en alternance des moments de méditation, d’enseignements, d’étude en groupes,  de promenades, de repas, de repos… Mais elles sont complètement aérées, spacieuses, et  il y a du temps pour goûter… le temps. 

On pourrait penser qu'un séminaire est une sorte de parenthèse isolée dans nos existences bien remplies. Pour  ma part, je le vois plutôt comme un moment de transformation, de maturation. 
Après un séminaire de méditation,  je ne retrouve pas ma vie comme je l’ai laissée ; je la vois avec un regard neuf, délesté de quelques-uns de ses encombrants à-prioris.

Le prochain stage proposé par l’Ecole aura lieu en Avril, du 24 au 28, en Normandie. 
Une occasion particulière de goûter un temps différent.

Dominique Sauthier
Genève

jeudi 18 février 2016

L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant

Encore une journée bien remplie : la réunion clients s'est bien passée, les deux dossiers de presse urgents sont bouclés, j'ai pu confirmer les rendez-vous de demain, appeler les journalistes pour vendredi, répondre aux 80 mails quotidiens... Ouffffffff...

Je me pose sur mon coussin, je commence ma session de méditation, et soudain cette journée de folie s'évapore, perd de sa densité, de son importance et je réalise...
... Que je n'ai pas assez embrassé mes enfants, pas parlé gentiment à mon mari, pas rappelé cette amie que j'aime tant, pas profité d'un soleil magnifique pour me promener en bord de Seine...

Pas fait l'essentiel, pas fait attention à l'essentiel, menacée que j'étais par les fausses urgences...

Méditer me permet à chaque fois de retrouver le goût de l'essentiel c'est-à-dire de la vie.
Aimer, aider, écouter, prendre soin des siens et de ceux qui nous entourent, rire aussi.
Retrouver tout l'humour de ma situation, redécouvrir la joie d'être vivante. Voilà l'essentiel.

Comme toujours, le poète le dit mieux que quiconque :
"L’essentiel est sans cesse menacé par l’insignifiant" René Char

Marie-Laurence Cattoire
Paris