Lundi
Je me réveille de très mauvaise humeur. Mélange de mécontentement envers moi-même, de peur de l’avenir et de contrariété à l’idée de la journée qui m’attend. Je dégage Rosalie le chat de mon coussin. Je m’assois. Il fait beau. L’écheveau de contrariétés pèse sur mon plexus. Il s’élargit pour former un losange entre la gorge, le nombril et la pointe des seins. Un merle chante. Le cerf-volant de contrariétés reste coincé et ne s’envole pas.
Je descends les escaliers. La lumière vive du soleil m’accueille à travers la fenêtre de la porte d’entrée.
Je descends les escaliers. La lumière vive du soleil m’accueille à travers la fenêtre de la porte d’entrée.
Mardi
Sur le coussin. La petite fille des voisins crie « Maman ! Maman ! ». Leur chien aboie. Qu’est ce qu’il est bête ce chien. Le vent frappe la fenêtre entrouverte. Une pie passe. Je n’aime pas les pies.
Bercée par le flux et le reflux du souffle. Bercée par le doux ressac des pensées. Soupir.
Bercée par le flux et le reflux du souffle. Bercée par le doux ressac des pensées. Soupir.
Mercredi
Je me suis réveillée très en retard. Pas de coussin ce matin.
Le chauffeur de bus m’a vue au coin de la rue. Il m’a attendue. La journée commence bien.
Le chauffeur de bus m’a vue au coin de la rue. Il m’a attendue. La journée commence bien.
Jeudi
Jeudi de l’Ascension. Je suis bien dans le jardin, au soleil, en train de bouquiner. Je me décide enfin à aller méditer. Je me pose sur le coussin. Sensation de lourdeur au niveau du plexus qui remonte jusqu’à la gorge qui se serre. Un sentiment de tristesse m’envahit. Je cherche un peu le pourquoi de cette tristesse qui apparaît si brusquement.
Ma mère est décédée il y a tout juste un an. J’avais oublié. Je pleure ma maman sur le coussin. Mon chagrin se mêle aux cris d’alerte des parents oiseaux qui ont repéré Rosalie le chat près de l’arbre où sont perchés leurs petits.
Ma mère est décédée il y a tout juste un an. J’avais oublié. Je pleure ma maman sur le coussin. Mon chagrin se mêle aux cris d’alerte des parents oiseaux qui ont repéré Rosalie le chat près de l’arbre où sont perchés leurs petits.
Vendredi
Je fais le pont. Ciel bleu. Le vent fait danser les feuilles des marronniers. Mon bas ventre est pesant. Pesant du poids de mon âge. Assise sur le coussin, mon corps est un morceau de pierre ponce toute grise.
Est-il possible de retrouver la légèreté et la vivacité de l’enfance ? Comme les petits enfants de mes voisins. A fond, à fond, toujours à fond. Splendeur de l’enfance.
Anne Vignau
Saint-Gratien
Est-il possible de retrouver la légèreté et la vivacité de l’enfance ? Comme les petits enfants de mes voisins. A fond, à fond, toujours à fond. Splendeur de l’enfance.
Anne Vignau
Saint-Gratien
morceau de vie. Quelquefois, le chat vient s'asseoir sur mes genoux durant la méditation.
RépondreSupprimerMerci pour votre commentaire Andrée et bonne fin de journée!
RépondreSupprimermon chat se met parfois à côté de moi quand je médite...on médite à deux je me plais à penser :)
RépondreSupprimerToujours aussi honnête... et toujours aussi touchante !
RépondreSupprimerMerci Anne.