dimanche 1 mai 2016

Brise de mer

Ce balancement de chamelier bercé par le désert. Ce miroir dehors. Ce déroulement  – ce soulèvement au centre (semblable à l'imperceptible main d'un voleur qui nous soulagerait des alarmes), cette cadence venue du fond des âges, sûre de son irrésistible lenteur – est-ce le souffle ?
 
Rafraîchissant le palais, vivifiant la gorge, écartant les côtes, gonflant le ventre – puis au ressac lissant les chairs, délassant les muscles, lustrant la peau – est-ce le souffle encore ou bien la mer ?

La mer inlassable œuvrant en nous comme dans un coquillage – une fois reconnus libres d'agitement sur la terre.
 
Sur le mât de la colonne, ce seraient nos poumons cette voile levée par la brise de mer ?
 
Et lorsque j'expire comme la mer se retire – pour mieux revenir, mieux repartir – comment cela finit-il  ?

Cette présence sur les ailes du souffle – ce rayon d'air et de chair – à la destinée de caresse de quel côté du rivage se tient-elle, pour nous laver ainsi de son immensité – et du chant indomptable de sa lame ?


Yves Dallavalle
Chapendu

3 commentaires:

  1. C'est très beau, merci ; le corps se détend..

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  2. C'est très beau, merci ; le corps se détend..

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  3. Et quand parfois elle rugit, que les rouleaux sont hauts et clairs, je courre me fondre en elle. Elle résiste et tente de m'impressionner, je me fais éclabousser mais j'avance et me place là : juste avant le déferlement. Alors je flotte un long moment, ça monte et ça descend, je joue à me faire peur en lui tournant le dos, puis je décide de monter sur une vague et la laisse me porter jusqu'au rivage.

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