lundi 27 février 2017

Le virus de la méditation

Nulle part ailleurs que sur le coussin de méditation je me sens aussi droit. 

Nulle part ailleurs je me sens respirer avec une telle intensité. Il n’y a pas d’autre lieu où je suis aussi pleinement humain, autant en rapport à la terre et au ciel. Pas d’autre endroit où je me sens si vivant, si plein de force, de joie, de courage et d’ardeur.

C’est encore là que je parviens à me foutre la paix le plus simplement et le plus radicalement.

Serait-ce un paradis artificiel qui me couperait du monde ? 

Non car c’est là aussi que je fais l’épreuve de la douleur et de la souffrance, directement, sans calmant, sans anesthésie. C’est là où je suis complètement nu, cru, sans fard, sans masque. C’est là parfois que je suis perdu dans la confusion et le désarroi. C’est également sur le coussin que je peux sentir l’amour tellement prégnant et me vois en lien avec le monde tout entier  sans séparation, sans médiation. 

Serais-je fou ? Peut-être mais alors c’est une bien belle folie !

Serais-je malade ? Oui sûrement car la méditation est un virus.  Il m’a été transmis par Fabrice Midal qui lui-même a été contaminé il y a des années par d’autres grands pratiquants incurables dont certains ne sont plus de ce monde.

Le virus lui est toujours bien vivace. Après avoir incubé sur le coussin il s’étend bien au-delà. La méditation se propage dans ma vie. Je n’y peux rien. Je ne suis l’auteur de rien. Je me suis seulement laissé contaminer. Le virus se transmet. La preuve en est notre communauté de pratiquants qui ne cesse de croître. 

Puisse ce virus continuer à faire œuvre de dé-structuration dans ce monde si ordonné. Puisse-t-il propager la folie et l’amour là où règnent le calcul et la haine. Puisse-t-il contaminer la terre entière.

Xavier Ripoche
Paris

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