jeudi 29 septembre 2016

Compassion et dignité

Quand on est malade, souffrant, on se sent amoindri ; ce dont on a besoin, c’est évidemment d’être efficacement soulagé, mais c’est surtout d’être  restauré dans sa dignité d’être humain.

Dans la Maison qui accueille des personnes en fin de vie et où je travaille comme bénévole, cette notion de dignité est fondamentale. En fin de vie, quand les personnes perdent leurs moyens, qu’elles doivent être assistées pour faire des gestes tout simples comme se laver ou manger, elles ont souvent l’impression de perdre leur dignité. Donc le travail ne consiste pas seulement à faire ce qu’il y a à faire, mais surtout à aider la personne à faire le plus de choses elle-même, même si c’est beaucoup plus long et compliqué.

Dans notre société, la dignité est souvent mise en rapport avec l’autonomie et l’indépendance. Et si tellement de personnes malades ou en fin de vie souhaitent une mort assistée, c’est certainement parce qu’elles ont peur de perdre leur autonomie et le contrôle de leurs gestes et de leur corps,  et donc leur dignité.

Mais la dignité est quelque chose de beaucoup plus profond ; il y a une dignité intrinsèque à tout être humain  qui est indépendante des circonstances. 
Et la compassion, c’est peut-être, avant tout, d’être en rapport à cette profonde et inaltérable dignité de chaque être humain.

Dominique Sauthier
Genève

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